La chimie montagnarde.

Il y a de ces montagnes que l’on voit et dès le premier coup, on tombe en amour avec.  La relation entre les hommes et la montagne est très romantique. Idéaux, rêve, conquête.  Grimper une montagne c’est avant tout une histoire de passion, une histoire d’amour.

George Mallory, reconnu comme étant le premier alpiniste à s’attaquer au mont Everest, entretenait une véritable romance avec la montagne.  Son coeur était partagé entre sa femme et la montagne.  Ruth, son amour anglais, représentait le confort, la famille et tout ce qui représentait la maison.  Everest, son deuxième amour, représentait l’aventure, l’inconnu.  Il était partagé entre ces deux pôles.  La montagne n’ayant toujours pas été conquise, il n’aurait pas toléré voir un autre grimpeur faire la première ascension de la montagne.  Il ne pouvait pas rester en Angleterre, il devait repartir la conquérir.  Comme s’il ne pouvait pas tolérer de voir une autre femme se faire séduire par un homme.

Voici une des plus grandes histoires de romance entre un homme et une montagne.  Celle de George Mallory et Everest.  Cette aventure fut fatale.

—-

Décider la prochaine ascension c’est comme deux gars dans un bar qui discutent d’une conquête amoureuse :

  • A: « Et puis?»
  • B :« Je sais pas trop…»
  • A: «Pourtant, elle a tout, non? »
  • B : « Oui, mais ça clique juste pas, tu sais. Elle est belle, elle est grande, sympathique, intelligente. On a eu du fun, mais ça s’arrête là. »

Vous savez comment c’est.  Il faut un « je ne sais quoi » pour que la chimie s’opère.

Parfois, tout est là sur papier pour que la montagne séduise l’homme. La plus haute montagne au monde ; la plus dangereuse, la plus impressionnante ; la plus belle; ou la montagne qui est encore vierge, celle qui n’a jamais été grimpée. Même si tout y est sur papier, la flamme n’est pas là.

Mais ce n’est pas grave, on continue à grimper, à explorer, on essaye différentes montagnes. On cherche.  On recherche LA montagne.  Toutes celles d’avant n’étaient là que pour confirmer qu’on ne l’a toujours pas trouvée.

Soudainement, on la voit au loin.  Élégante.  Magnifique.

C’est le coup de foudre à première vue.

Ensuite elle quitte notre champ de vision.  Mais elle est figée dans notre cortex occipital, on continue à l’imaginer. On pense juste à quand nous allons aller la grimper.  L’obsession est née.

Par contre, des fois, la montagne qu’on a vue nous y est inaccessible.  Elle est trop difficile pour notre calibre. Ou les gens nous disent que c’est impossible. Ou qu’elle est trop dangereuse. La montagne est là, elle nous attend dans son lit, mais nous ne sommes pas prêts.

Un peu comme un jeune de 16 qui s’éprend pour une femme de 30 ans.  Leur relation est impossible, pas seulement à cause de la différence d’âge, mais à cause de leur maturité.  Il doit vivre ces expériences, explorer le monde avant d’arriver où elle est. C’est ce qu’elle veut lui faire comprendre.

« Tu n’es pas prêt mon beau.  Rappelle-moi quand tu seras un homme. »

Pincement au coeur. Tout le monde sait que c’est ce qui est de mieux à faire.  Cependant, le jeunot continue à penser à elle.   Il explore, construit son expérience et sa maturité.  Il veut devenir un homme.

Il va consommer des montagnes avec une flamme, une rage dans son coeur.  Il ne fait que préparer les retrouvailles avec elle.

One comment

  1. Salut Éric, j’ai eu le plaisir de lire l’histoire de Mallory et effectivement ce fut un roman d’amour. L’homme et la montagne et…. la maîtresse. Laquelle est la maîtresse, là le lecteur peut laisser libre court à son imagination.
    Au de la du fait que tu possèdes une belle plume, en lisant tes lignes, on peut sentir ton ennui de ta blonde ou ta maîtresse rester à la maison…..
    À plus,
    Richard

    Like

Leave a reply to Richard Cancel reply